Le psychotrope nouveau est arrivé !

 
  • samedi 18 octobre 2008.
  • Psychotropes : désintoxiquer la France

    Des firmes pharmaceutiques n’ont de cesse de vouloir médicamenter l’existence avec des psychotropes. Soignants et patients doivent s’y opposer.

    Dans son numéro d’octobre, Prescrire constate que l’imprégnation des patients par les médicaments psychotropes, sous l’influence de firmes pharmaceutiques, n’a pas de cesse, même quand la balance bénéfices/risques est clairement défavorable.

    Même quand l’emploi d’un psychotrope est une erreur manifeste, Prescrire (numéro d’octobre) conteste une indication thérapeutique (déjà officielle aux États-Unis d’Amérique) pour la duloxétine dans la fibromyalgie : les essais cliniques ne sont pas convaincants en termes d’efficacité, et les effets indésirables de ce médicament sont disproportionnés dans toutes ses indications.

    Ainsi la desvenlafaxine, dont les essais cliniques montrent une efficacité marginale dans les bouffées de chaleur de la ménopause, au prix d’effets indésirables importants. Devant l’annonce (bienvenue) d’un avis défavorable de l’agence européenne du médicament, la firme a annoncé qu’elle retirait sa demande d’autorisation de mise sur le marché... tout en annonçant la poursuite d’essais.

    Dans ces deux cas, l’autorisation de mise sur le marché n’est pas acquise en Europe en septembre 2008, mais les firmes y poussent fortement.
    Il faut beaucoup de constance aux agences, aux soignants, et aux patients, pour réussir à désintoxiquer la société de ce flux existant et annoncé de psychotropes visant tous les aspects de l’existence humaine. Communiqué de presse de la revue Prescrire, Numéro 300, octobre 2008.

    Même si cette revue corrige les excès médicaux et pharmaceutiques de notre pays, nous sommes toujours les champions d’Europe de la consommation de produits psychotropes.

    Régulièrement, ces excès sont remarqués par la communauté internationale, et malgré cela, la consommation continue d’augmenter. Certains pensent, en partie à juste titre, que les Français sont des consommateurs dociles, mais ils ont été bien élevés dans cette attitude. Il faut reconnaître que la médecine française et les médecins français ont la prescription facile.

    Des comparaisons ont eu lieu avec nos voisins et, en France, plus de 90% des consultations donnent lieu à des prescriptions, alors qu’aux Pays Bas, ce chiffre tombe à 60%.

    Il faudrait sans doute s’interroger sur cette spécificité, mais quelque soit la critique faite à la médecine française, la réponse est invariablement la même. Dans un réflexe d’arrogance nationale, nous proclamons que notre médecine est la meilleure du monde et ainsi, il n’y a plus lieu de s’interroger.

    Pourtant, les Français ne sont pas en meilleure santé que leurs voisins et notre système de santé est dans état économique déplorable, avec chaque année, un déficit plus abyssal.

    Chose tout autant extraordinaire, chaque année, aux périodes favorables, médecins et médias s’accordent dans un système qui relève de la collusion pour soutenir les campagnes pour dépister la dépression et ainsi, augmenter encore notre consommation.

    Bizarrement, ce sont quelquefois les mêmes journaux qui constatent les excès et qui relancent la consommation médicale. De la même façon, malgré des constatations d’inefficacité et de dangers, on recommande toujours par médias interposés la vaccination des personnes âgées contre la grippe.

    Il serait temps, même si ce n’est pas la première fois que je le demande, que les médias jouent pleinement leur rôle. C’est-à-dire, se montrer critique et surtout faire preuve de mémoire. Au lieu de cela, les journalistes semblent bondir sur toute nouvelle information en se dépêchant d’oublier la précédente. Ce n’est pas seulement le cas en médecine, mais les journalistes surfent en permanence sur l’écume des faits. De plus, ils restent trop soumis aux avis d’autorité et se montrent incapables de prendre du recul pour faire un travail journalistique que l’on devrait comparer à celui de l’historien.

    Depuis cet article, Sandrine Blanchard pour le journal Le Monde confirmait tous les éléments déjà produits. En particulier, seulement 5 à 7% de la population est concerné par des épisodes majeurs de dépression bien loin de . Ceci constitue un taux de prévalence bien éloigné du taux de consommation. Pour plus de détail, voir le commentaire de cet article sur le site sante.net

    Un article du site : Pour une médecine écologique
    https://medecine-ecologique.info/article.php3?id_article=106