Médicaments, rejets dans les eaux

Du Prozac dans l’environnement

 
  • dimanche 10 juin 2007.
  • Mi mai, l’Agence de l’environnement britannique a demandé aux fabricants de la fluoxetine, un antidépresseur, de procéder à des études sur la présence du principe actif dans l’environnement et son impact éventuel sur la vie sauvage.

    par Claire Avignon

    Cette requête fait suite à la polémique qui a eu lieu en août 2004 en Grande-Bretagne. Le magazine Sunday’s Observer avait affirmé que la présence de Prozac (dénomination commerciale de la fluoxetine) avait été détectée par l’Agence de l’environnement. En 2003 en effet, celle-ci avait voulu enquêter sur la présence dans les eaux britanniques de plusieurs produits pharmaceutiques, dont le Prozac. Ce qui n’a pas été possible puisqu’elle ne possède pas de méthode analytique appropriée. Aucune donnée n’est donc encore disponible sur la présence de la substance en Grande-Bretagne.

    Malgré tout, les pouvoirs publics britanniques agissent. Outre les travaux demandés aux industriels, l’Agence revient, dans une courte publication, sur cette éventuelle pollution. Car sur les quatre tonnes de Prozac consommées en 2004, environ 33% se retrouvent dans l’urine, sous forme de fluoxetine et de norfluoxetine. De plus, les substances peuvent aussi être rejetées par les usines de fabrication et les établissements médicaux. Or, les données de Lilly US, groupe pharmaceutique qui commercialise le Prozac, et de l’Agence de protection de l’environnement américaine (EPA) montrent que la molécule se dégrade très mal dans l’environnement.

    D’ailleurs les rares programmes de suivi de la substance dans l’environnement montrent la présence de la fluoxetine dans certaines rivières des Etats-Unis et du Canada à des concentrations allant de 0,01 à 0,05 microgramme par litre (µg/l). D’autre part, des taux de 0,1 µg/l ont été enregistrés dans des stations d’épuration canadiennes. En Europe, seule une étude a été conduite, à Tromso (Norvège), où aucune trace de fluoxetine n’a été détectée. Même si l’Agence de l’environnement britannique estime que la vie aquatique n’est pas menacée à court terme, les effets à long terme, notamment sur la reproduction et la croissance, ne sont pas encore clarifiés.

    Un article du site : Pour une médecine écologique
    https://medecine-ecologique.info/article.php3?id_article=63