Demander à une personne qui a contribué à une démarche d’en corriger les excès est exactement ce qu’Einstein déplorait : « Les grands problèmes auxquels nous faisons face ne peuvent être résolus en suivant le raisonnement qui a contribué à les créer. ».
Pourtant le nombre de cas est à peu près le même que 10 ans auparavant [1] malgré les précautions que JD Flaysakier signale (Checklist et communication entre personnels). Malgré cela, il persiste à dire que, grâce à ces précautions, le nombre de morts a baissé. Pourtant, des associations de patients évoquent le nombre de 60 000 décès par an, ce qui est évidemment considérable. Curieusement, quand le journaliste annonce ce chiffre, personne sur le plateau ne relève l’énormité de cette situation. Cela semble presque normal !
La question qui se pose, alors qu’on semble prendre de nombreuses précautions, est : « pourquoi la situation ne s’améliore pas plus franchement et pourquoi reste-t-on à un tel niveau d’échec ? ».
Si nous étions face à un problème conjoncturel, les accidents existeraient toujours mais de façon plus marginale. Ils ne concerneraient que des situations exceptionnelles comme des urgences saturées par une épidémie ou un accident impliquant de nombreuses victimes. Ce cas est bien sûr prévu mais les accidents continuent de se produire même en dehors de circonstances exceptionnelles.
Tout ceci indique qu’il s’agit d’un problème structurel. Il y a tout d’abord des aspects liés au paradigme médical. L’industrie pharmaceutique chimique ainsi que la technologie ; tout concourt au risque. Indépendamment des problèmes d’erreurs de prescription, les médicaments posent des problèmes d’effets indésirables mais surtout imprévisibles. Il peut y avoir des problèmes d’allergies qui peuvent être connus mais qui peuvent aussi se déclencher inopinément. Ce sont ces effets imprévisibles qui sont les plus importants car, sans pouvoir l’anticiper, ces médicaments sont susceptibles d’entraîner des réactions brutales et dommageables. Néanmoins, le plus ennuyeux sont les conséquences à long terme des traitements à vie de plus en plus dispensés par les médecins. Ces traitements sont à la confluence avec l’aspect économique du problème.
En effet, c’est bien le principe médical qui favorise les traitements à vie, pour l’hypertension, le diabète, les maladies de la thyroïde ou les maladies cardiovasculaires de même que les traitement récurrents contre des infections ou des problèmes digestifs ainsi que des médicaments très agressifs notamment en cas de cancers. Ces questions de paradigme sont soutenues par des principes économiques qui obligent à une croissance permanente nécessitant toujours plus de malades et plus de maladies. Cette inflation de situations pathologiques ne peut que créer une augmentation des risques quelque soient les précautions que l’on prendra.
Comme chaque fois qu’on encontre une difficulté, au lieu de remettre en cause le système, on estime qu’on n’en a pas fait assez. C’est ainsi que JD Flaysakier pense que l’apport d’encore plus de technologie, d’informatique et de robotisation pourra venir à bout de qu’il faut bien qualifier d’hécatombe. Cette fuite en avant ne résoudra rien d’autant que cela nous mettra dans une plus grande dépendance vis à vis des conditions économiques ou de stabilité politique.