Un rapide recul historique nous permet cependant de réaliser que cette vision est erronée. La médecine moderne est née en effet au XIXe siècle, lors de la grande révolution scientifique, A cette époque-là, l’Europe dictait sa loi et se considérait comme valeur de référence universelle, cela dans des domaines aussi variés que la musique, la philosophie, le droit, l’économie... Tout ce qui avait valeur de norme en Europe et en Amérique devait servir de référence au monde entier. Tout ce qui s’en écartait relevait de l’exotisme ou du folklore.
Aujourd’hui, si l’on définit la médecine comme une pratique socio-historique déterminée, on sait qu’il y a autant de médecine qu’il y a de cultures et de civilisations.
L’un des arguments principaux de la médecine moderne pour justifier sa suprématie réside dans le fait de sa scientificité. Elle seule serait scientifique tandis que toutes les autres seraient tout au plus des techniques de soins d’une efficacité variable. En fait, d’un point de vue épistémologique [1], la médecine chinoise apparaît à bien des égards plus scientifique que la médecine moderne. Comme toute science, la médecine chinoise ou Médecine traditionnelle chinoise fonde sa théorie sur une patiente observation des phénomènes.
Cette théorie est ensuite confrontée à l’expérience qui atteste son efficacité. La médecine orientale a largement prouvé son efficience puisqu’elle est appliquée avec succès à des millions d’individus depuis trois millénaires. De plus s’il est une médecine qui peut être qualifiée de « traditionnelle », c’est bien la médecine traditionnelle chinoise et non la médecine moderne occidentale qui est encore en pleine mutation.
Cette riche expérience de la médecine chinoise vaut autant pour sa pharmacopée. Celle-ci est en effet le fruit d’une tradition et d’un terrain d’expérimentation clinique sans comparaison, tandis que bon nombre de médicaments servant à la médecine moderne sont d’un usage très récent et d’une influence parfois mal cernée dans leurs effets secondaires.
Mais au-delà des considérations techniques sur son bien-fondé et son efficacité, la médecine moderne est aussi liée à un système de fonctionnement juridique qui dicte sa pratique et son enseignement. Aujourd’hui il est temps de délaisser ce discours monopolistique qui porterait à croire qu’il n’y a qu’une médecine, et que c’est la meilleure puisqu’elle est la seule à mériter ce nom. De plus en plus de personnes ont recours à d’autres médecines comme la médecine chinoise jugée plus douce et plus efficace.
Plusieurs études sérieuses ont été menées, dont celle du Docteur Niboyet réalisée en 1982 pour le compte du Ministère de la Santé, qui atteste dans ses conclusions que :
- « L’efficacité de ces techniques de soins (acupuncture, médecine manuelle, homéopathie), leur complémentarité ou leur suppléance lors de ses échecs, sont indiscutables et ne relèvent pas de l’effet placebo ».
- « Leurs bases objectives, ainsi que leur activité chez l’homme et chez l’animal, ont été établies par des travaux scientifiques tant français qu’étrangers ».
- « Leur diffusion est considérable en raison de leur efficacité, leur rapidité d’action, leur absence d’effets iatrogènes, et de leur faible coût... »
Il faut à présent accepter l’idée qu’il y a plusieurs médecines et de considérer la médecine chinoise comme une médecine à part entière dont la scientificité et l’efficacité reconnue par de nombreux spécialistes occidentaux est aujourd’hui incontestable.